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Chauffage : « Le bois et les énergies propres de plus en plus utilisés »

Le chauffage représente 70 % des dépenses énergétiques d’un foyer français, qui elles-mêmes constituent 8 % de leur budget. Afin de mieux comprendre les enjeux de chacune des énergies et leur coût respectif, Touslesbudgets.com a interrogé Antoine Chatelain, de QuelleEnergie.fr.

Touslesbudgets.com : Quelle est la part d’utilisation des différents modes de chauffage en France ?

Antoine Chatelain : Selon l’Insee, l’électricité reste le mode de chauffage le plus utilisé. 37 % des foyers français en sont équipés. Le gaz suit de très près (32 %), le fioul représente lui, 16 %. Cette part à tendance à diminuer.

À l’inverse, les énergies renouvelables sont de plus en plus sollicitées. Actuellement, 15 % des logements utilisent une pompe à chaleur ou une géothermie pour se chauffer.

TLB : Comment expliquer ces évolutions ?

A.C. : Le solaire thermique et la géothermie sont des énergies gratuites pour le propriétaire. Les installations sont cependant lourdes et donc longues à rentabiliser. Le chauffage au bois peut alors être une solution moins onéreuse à court terme, mais le particulier doit avoir de la place pour stocker les bûches.

En ville, le gaz naturel reste intéressant. Il existe des modèles de chaudières à gaz très performants, et très utilisés pour la rénovation énergétique. Le propane est moins pratique car, là encore, il faut disposer d’une citerne de stockage.

Lire « Le chauffage au bois séduit 7,4 millions de ménages »

TLB : Que peut-on dire de l’électricité ?

A.C. : Il s’agit de la ressource énergétique la plus onéreuse pour le particulier. Cela s’explique parce qu’elle provient essentiellement des centrales nucléaires. L’électricité rejette donc peu de gaz à effet de serre, mais crée des déchets radioactifs.

TLB : Sur une année, combien coûte le chauffage en moyenne ?

A.C. : Pour mieux illustrer les coûts de chauffage, on peut imaginer deux familles de quatre personnes. L’une dans une maison ancienne, la seconde dans une maison neuve.

Dans l’ancienne maison, la facture moyenne du foyer serait par exemple de 3 000 € par an, avec une vieille chaudière au gaz naturel et de 5 000 € avec des convecteurs électriques. À l’inverse, dans une maison neuve, cette même famille ne payerait que 2 000 € de gaz naturel avec une chaudière à condensation ou avec une pompe à chaleur aérothermique.

Ce sont des chiffres indicatifs qui dépendent de multiples paramètres tels que la localisation (zone rurale ou zone urbaine), la qualité de l’isolation ou encore les habitudes de vie.

TLB : Quels conseils donnez-vous pour réduire ces charges ?

A.C. : Il faut toujours commencer par isoler sa maison car il est inutile d’avoir un système de chauffage ultra performant si la maison est pleine de fuites d’air. L’isolation représente l’opération la plus efficace pour réduire sa facture (notamment l’isolation des combles qui peut apporter jusqu’à 30% d’économies d’énergie).

Ensuite, avoir un système de chauffage performant est le deuxième levier. Les produits les plus recommandés actuellement pour réduire sa facture sont la chaudière à gaz à condensation, les pompes à chaleur aérothermiques et les poêles à bois.

TLB : Est-il intéressant financièrement de changer de mode de chauffage dans une maison ancienne ?

A.C. : Cela dépend bien sûr de la difficulté du changement mais il peut être compliqué de rentabiliser une installation complète (changer à la fois sa chaudière et l’ensemble de ses radiateurs, par exemple).

Certaines configurations sont tout de même assez simples à mettre en place, comme installer une pompe à chaleur air/eau à la place d’une vieille chaudière au fioul ou au gaz. L’un des critères déterminants est la présence d’un système de chauffage central. Si le particulier n’en dispose pas, il serait très onéreux d’en installer un, et même avec un excellent rendement, l’investissement serait délicat à rentabiliser.

TLB : Existe-t-il aujourd’hui de nouvelles solutions pour se chauffer, notamment grâce aux technologies numériques ?

A.C : Les nouvelles technologies nous permettent de mieux contrôler les températures de consigne et les plages horaires de fonctionnement du chauffage. Les programmateurs sont de plus en plus précis, à l’heure actuelle. Il est donc possible de réduire sa facture en adaptant ce fonctionnement à notre propre rythme de vie.

Quant aux technologies de suivi des consommations énergétiques en direct, elles peuvent avoir un rôle d’alerte et de prise de conscience du particulier sur l’impact instantané de son comportement sur la facture.

Voir aussi votre reportage vidéo « Connecté, le chauffage coûte moins cher »

Propos recueillis par Camille Lhost – © highwaystarz – Fotolia.com

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