De plus en plus de marques proposent des modèles multipliant les possibilités de personnalisation, de la carrosserie aux finitions d’intérieur. Au point qu’ils servent de tête de gondole au Mondial de l’auto. Une formule qui rencontre un franc succès chez les acheteurs, enclins à y investir plusieurs centaines d’euros.
L’idée de Mini a fait tâche d’huile. La marque du groupe BMW a été la première à pousser la personnalisation de ses voitures à -quasi- outrance. Au point d’avoir écoulé trois millions d’exemplaires de son modèle avec le drapeau britannique sur le toit. Aujourd’hui, la plupart des marques se sont laissé tenter. Bien leur en a pris, semble-t-il. Chez Nissan, on achète trois-quarts de Juke -deuxième vente après le Qashqai- personnalisés. « Le design est son premier critère d’achat et chaque acheteur veut avoir son propre Juke, pas celui du voisin », affirme Alain Le Meur, responsable communication-produit de la marque en France.
Le son de cloche est le même chez la plupart des constructeurs : l’acheteur veut une voiture qui lui ressemble. Un tuning « tendance » qui va de la couleur de la carrosserie aux coutures du volant ou des tours d’aération, et qui a eu des effets inattendus sur les ventes de certains modèles. « On s’est aperçus que ce genre de produits nous permettait de sécuriser nos ventes, explique Luc Chausson, directeur France de Skoda. Sur Fabia, qui était en fin de vie, grâce à la personnalisation, on n’a que quelques pourcentages de ventes en moins par rapport à l’année 2013. Ca a été un vrai vecteur de croissance interne pour elle. » La version sportive de la Fabia, le modèle Monte-Carlo, a ainsi représenté jusqu’à 40% des ventes de la voiture phare de la marque tchèque.
Prêts à y mettre le prix
Si la personnalisation a la cote, elle a aussi un prix. Certaines retouches sont proposées de série -notamment à l’intérieur-, d’autres alourdissent la note. Chez Skoda, une centaine de combinaisons sont possibles pour l’ensemble du véhicule, allant de 400 à 900 euros de supplément sur Fabia, selon le modèle et les options choisies. Pas de quoi rebuter les acheteurs. « Il y a une clientèle qui accepte de payer un peu plus cher pour avoir une voiture pas forcément différente, mais un peu plus fun, confirme Luc Chausson. La situation économique est un peu morose et les gens cherchent à sortir des sentiers battus. » Pour s’aventurer hors de ces sentiers battus, il faut d’abord sortir le carnet de chèques : sur une Fiat 500, par exemple, comptez un supplément de 460 à 660 euros pour une nouvelle couleur de carrosserie, 200 euros pour le drapeau italien en bandes latérales et de 200 à 700 euros pour des jantes plus à votre goût.
Quoiqu’il en soit, le succès est au rendez-vous, à tel point que des gammes à part entière ont vu le jour -Mini, DS…-. Quant à la revente, l’acheteur ne semble pas trop s’en soucier. « De plus en plus de constructeurs se sont lancés dans la personnalisation et il y a tellement de contraintes autour de la voiture -entretien, consommation…- qu’elle est un bon moyen pour se faire plaisir », selon Luc Chausson. La tendance a aussi ses limites. Toutes les combinaisons ne sont pas possibles « et il reste toujours le conseil du commercial », rappelle-t-on chez Nissan, pour réfreiner les envies les plus fantaisistes. Histoire que votre voiture ressemble toujours, comme l’annonce Fiat, « à vous à 500% ». Pas plus.