Tous les ans c’est la même histoire. Fin octobre, début novembre, le changement d’heure vient rappeler à tout le monde le retour de l’hiver. Avec lui, les jours sont plus cours et la lumière se raréfie. A cette période, de nombreuses personnes sont touchées par ce qu’on appelle la dépression saisonnière. Sentiment de tristesse, fatigue, irritabilité, problème de sommeil, 5% de la population souffrirait de trouble affectif saisonnier. Et 15% supplémentaires sont atteints de sa forme atténuée, le « blues d’hiver ».
« Une série de bouleversements biochimiques jouant sur l’énergie et le moral »
Face à ces symptômes ou pour prévenir leur apparition, il existe une solution : la luminothérapie. Cette pratique se développe fortement depuis le milieu des années 80. « L’insuffisance de lumière naturelle en automne et en hiver entraîne pour l’organisme une série de bouleversements biochimiques jouant sur l’énergie et le moral », explique Gérard Pons, président de l’Association Française de Luminothérapie. C’est notamment le cas de la mélatonine, une hormone somnifère sécrétée la nuit. Avec la baisse de la lumière, le corps humain va également en produire en journée, affectant considérablement l’humeur, le sommeil, l’appétit, en un mot, le rythme interne. D’où la nécessité de s’exposer à la lumière. « Les séances de luminothérapie se font avec des lampes adaptées dont les ampoules sont à incandescence, les seules qui restituent un spectre proche de celui du soleil. En quelques jours naît une sensation d’allègement corporel et de tonus, comme si ce « soleil artificiel » vous remplissait d’énergie », détaille le spécialiste.
Des lampes entre 100 et 200 €
On peut acheter dans le commerce des lampes de luminothérapie dont la puissance est calculée en LUX. Une séance quotidienne et matinale de 20 à 30 minutes d’exposition à environ 30 cm d’une lampe de 10 000 lux (équipée d’un filtre anti-UV) est reconnue comme étant un traitement efficace contre la dépression saisonnière. « Depuis quelques années nous vendons de plus en plus de ces lampes. Surtout des modèles compacts qui peuvent être déplacés ou installés au bureau par exemple. C’est évidemment surtout le cas en octobre-novembre », raconte Florence Gonzales, chef de produits Santé-Beauté-Forme chez Darty. L’enseigne s’est donc positionnée sur ce secteur en pleine expansion avec des prix compris entre 100 et 200 €. « Nos vendeurs reçoivent une formation en luminothérapie pour conseiller au mieux nos clients sur ce type de produits. Tous nos magasins disposent de lampes et nous restons en contact étroit avec les marques pour connaître les nouveautés », continue Florence Gonzales.
Garder le sourire jusqu’au retour des beaux jours
Autre appareil en vogue : le simulateur d’aube. Il permet une synchronisation de l’horloge biologique en reconstituant un réveil naturel par une intensité lumineuse progressive. « Le cerveau analyse la variation de la lumière et envoie un message qui stoppe la production de mélatonine. Le réveil est alors naturel et tout en douceur», explique le président de l’Association Française de Luminothérapie. Ces pratiques sont déjà très répandues dans les pays nordiques, où les hivers sont longs et les jours rares. On estime par exemple que 50% des foyers finlandais sont équipés en lampes de luminothérapie et des compagnies comme IBM et Rank Xerox les utilisent de façon courante. Les chambres de certains hôtels Hilton en Scandinavie et au Canada en sont également équipées. Une cure de luminothérapie peut ainsi prévenir l’apparition des troubles dépressifs. Un simulateur lumière de l’aube pour se réveiller, et une lampe de luminothérapie pendant tout le petit déjeuner peuvent aider à garder le sourire jusqu’au retour des beaux jours. En revanche, si les symptômes dépressifs subsistent, il est préférable de consulter son médecin.
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