S’il reste possible d’accoucher sans payer le moindre euro, donner naissance s’avère souvent avoir un coût. Pour éviter les mauvaises surprises, les futurs parents doivent apprendre à comparer et à faire jouer la concurrence.
C’est l’un des événements les plus marquants d’une vie pourtant la naissance d’un enfant n’est pas obligatoirement gratuite en France. Une étude publiée par le site Mutuelle.com indique que le prix facturé par les gynécologues-obstétriciens en France peut varier de 300 à presque 2700 euros selon les départements et les dépassements d’honoraires. Alors que le tarif remboursé par la Sécurité sociale est de 313,50 euros, (418 euros pour un accouchement multiple) cette étude montre que si dans 34 départements les gynécologues s’en tiennent à ce prix, les dépassements pratiqués dans une cinquantaine de départements varient de 50 à 450 euros. Dans cinq départements (Paris, Yvelines, Alpes Maritimes, Ain et Nord), les dépassements d’honoraires des obstétriciens constatés par Mutuelle.com vont de 450 euros à 2687 euros.
Pour Chantal Ducroux-Schowey, présidente du Collectif interassociatif autour de la naissance (Ciane), « les futurs parents doivent réfléchir à ce qu’ils veulent ou pas et ne pas hésiter à comparer ce qui leur est proposé. Les gynécologues obstétriciens et les sages femmes ont l’obligation de fournir un devis si on le demande. Il faut donc faire jouer la concurrence ».
Il faut déjà distinguer les différents moyens de mettre au monde un bébé. Un accouchement peut ainsi se dérouler à l’hôpital public, en clinique conventionnée, en clinique privée ou encore à domicile. Une récente enquête du Ciane révèle ainsi que 49% des femmes ayant accouché à domicile ont dû débourser plus de 200 €, et 19% plus de 500 €. « Les sages-femmes libérales réalisant les accouchements à domicile doivent souvent, pour gagner leur vie pratiquer des dépassements d’honoraires qu’un certain nombre d’assurances complémentaires ne prennent pas ou partiellement en charge », détaille l’enquête.
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Un nouveau business autour de la préparation à l’accouchement
Pour les femmes se rendant en milieu hospitalier, la situation est plutôt satisfaisante : 91% de celles ayant donné naissance dans le secteur public et 44% de celles s’étant rendu dans le privé n’ont rien eu à payer (après remboursement de l’assurance complémentaire). « La qualité des soins dans une clinique privée n’est pas forcément meilleure, le coût se joue plus sur des prestations qu’on peut qualifier d’hôtelières et de conforts », précise Chantal Ducroux-Schowey.
Considérées comme des dépenses relatives à un accouchement, les séances de préparation peuvent parfois impliquer des dépenses pour une femme en passe de donner naissance. En effet, si la sécurité sociale rembourse 8 séances, peu importe la méthode utilisée, de nombreux médecins et sages femmes incitent à en prendre plus.
Entre la préparation traditionnelle, la PPO (méthode psycho-prophylaxie obstétricale), l’haptonomie, l’acupuncture, la fasciathérapie, voire le chant prénatal, difficile de s’y retrouver dans ce qui s’apparente maintenant à un vrai business, avec à chaque fois des séances comprises entre 60 et 100 € . « Il est quand même préférable d’avoir trop de choix que pas du tout, mais encore une fois c’est aux parents de faire attention, car on nous vend de nouveaux besoins qui s’ils ne sont pas sans intérêts sont loin d’être indispensables et peuvent coûter chers au final. Je regrette surtout que par manque de moyens et de formation, la préparation à l’accouchement soit moins présente dans les hôpitaux et devienne une activité commerciale », explique la présidente du Ciane.
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