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Aux quatre coins du monde, Candy Crush séduit et fait jouer les gens grâce à des règles simples et une fonctionnalité qui rend accro. Devenu une poule aux œufs d’or pour ses créateurs, ce jeu gratuit génère un business important. Explications.
Candy Crush Saga, ce sont des bonbons luminescents qu’il faut assembler pour les faire disparaître et gagner des points. Difficile de croire que le concept de ce jeu gratuit ait pu séduire 130 millions de joueurs à travers le monde, pour 30 milliards de parties par mois. Pourtant, il est en tête des listes de téléchargement sur Iphone.
Pourquoi un tel succès? D’abord sa simplicité d’utilisation. Les règles sont basiques, il faut entasser des bonbons colorés pour les voir disparaître et ainsi gravir les niveaux. Ensuite son accessibilité. Le jeu se télécharge depuis son téléphone portable, on peut ainsi y jouer partout et à tout moment. « J’ai pris l’habitude d’y jouer tous les matins et tous les soirs pendant mon trajet en métro. Ca rend vraiment accroc, j’en parle à mes collègues pour essayer de trouver des solutions quand je suis bloquée à certains niveaux », raconte Sylvie, mère de famille et loin de l’archétype du geek fan de jeux vidéos.
Des services payants proposés à coup de 99 cents
Bien que gratuit, le jeu génère des bénéfices estimés à 850 000 dollars par jour, un jackpot pour les créateurs suédois du jeu, réunis dans la société éditrice King. Ces sommes astronomiques proviennent des bannières de publicité présentes sur les interfaces du jeu et des services payants proposés à coup de 99 cents pour avoir plus de vies pour jouer plus longtemps ou pour avoir de plus grands pouvoirs vis-à-vis des bonbons. « Lorsqu’on n’a plus de vies, il faut normalement attendre 30 min avant de pouvoir rejouer. Si on ne peut pas attendre, on peut par exemple acheter 5 vies pour 0,89 euro. Et vu la difficulté de certains niveaux, cela devient vite difficile de résister », explique Mélanie, 30 ans et presque gênée d’avouer acheter parfois en ligne quelques parties supplémentaires de Candy Crush.
Le rêve d’une entrée en bourse
Et pour assurer le succès du jeu, les créateurs comptent avant tout sur ses propres utilisateurs. Pour remporter des vies et d’autres avantages, les joueurs ont ainsi intérêt à diffuser le jeu sur Facebook, en lançant des « invitations » pour parrainer de nouveaux adeptes. On le voit, King a tout ficelé pour accroître la popularité de son jeu et sa cagnotte. Selon le journal The Telegraph, cette société devenue anglaise, qui compte 450 collaborateurs à travers le monde, rêve maintenant d’une entrée en bourse aux États-Unis. Plusieurs banques d’affaires (JPMorgan, Credit Suisse et Bank of America Merryll Llynch) ont ainsi été recrutées pour prendre en main le pilotage de son entrée en Bourse. Certains analystes parlent d’une valorisation pouvant dépasser les 5 milliards de dollars, soit 3,7 milliards d’euros.
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André Laybax
© Candy Crush – King.com
article du 17 octobre 2013 mis à jour le 26/03/14