C’est un système qui existait déjà en Belgique et que l’Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (AFEV) a décidé d’importer en France en 2010. L’idée est simple, il s’agit de donner la possibilité à des étudiants d’habiter dans des collocations à bas prix en échange de leur participation à des projets solidaires. « Les appartements sont des logements sociaux mis à disposition par les bailleurs dans des quartiers populaires, ce qui nous permet d’avoir des loyers modérés. Les étudiants peuvent ensuite choisir le projet local dans lequel ils veulent s’investir », détaille Béatrice Mérigot, responsable formation à l’AFEV.
C’est à Toulouse, Poitiers et Grenoble que les premiers Kolocs à projets solidaires (KAPS) se sont installés. Aujourd’hui 16 communes accueillent près de 250 étudiants. Pour environ cinq heures d’engagement hebdomadaire, les kapseurs bénéficient alors d’un logement entre 140 € et 320 € pour une chambre en colocation, suivant les villes. « Nous sommes en train de travailler avec certaines grandes villes comme Marseille et Lille où nous ne sommes pas encore présents. Parallèlement, nous collaborons avec de nombreuses associations sur le terrain pour proposer une centaine de nouveaux projets l’année prochaine », précise la dirigeante de l’AFEV.
Jardins partagés, organisation d’événements culturels et bibliothèque itinérante
Pour les étudiants intéressés par ce nouveau concept, il suffit de s’inscrire sur le site Internet de l’AFEV. Béatrice Mérigot développe : « il y a un formulaire à remplir où il faut expliquer ses motivations. Ce sont ensuite les associations qui vont contacter les candidats et les choisir après un bref entretien. Ce système permet d’évaluer les motivations et d’éviter d’avoir des étudiants simplement attirés par des loyers peu chers ». Le bail signé dure 10 mois. Généralement les premiers mois doivent permettre aux jeunes Kapseurs de connaître leur nouveau quartier, de se faire connaître des associations locales et de la population pour réfléchir au projet le plus adéquat. « Certains développent des jardins partagés, organisent des événements culturels, concerts, pièces de théâtre dans leur quartier, ou d’autres mettent en place des bibliothèques itinérantes pour les enfants par exemple », explique Béatrice Mérigot.
Pour tous les acteurs de cette initiative, l’important est de faire se rencontrer les étudiants et les habitants de ces quartiers populaires, pour favoriser la mixité sociale et changer le regard que ces différentes populations pouvaient avoir les uns sur les autres. Au quotidien, des salariés et des volontaires de l’Afev accompagnent les jeunes dans leur nouveau rôle, faisant souvent le lien entre les associations et eux. « Les kapseurs arrivent pour la plupart dans une nouvelle ville, mais ont souvent déjà vécu en colocation et étaient engagés auprès d’associations. Après nous avons été surpris de voir qu’il y avait environ 60% de filles », détaille la responsable. On note aussi que les plus intéressés sont au début de leur cursus universitaire et pour l’immense majorité dans des filières de lettres et de sciences humaines.
© Afev
Association de la Fondation Etudiante pour la Ville (Afev)
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