Encore marginale il y a cinq ans, la voiture sans permis touche aujourd’hui un public plus large. Chaque année, entre 12 000 et 15 000 véhicules de ce type sont vendus en France. Les leaders européens de ce marché sont deux constructeurs français, Aixam Mega et Ligier.
Contrairement aux idées reçues, en France, 64.9% des utilisateurs de voitures sans permis (VSP) sont actifs ou étudiants contre seulement 35.1% de retraités. Grégory Janco, responsable développement et stratégie du concessionnaire Vivre Sans Permis en Ile-de-France, confirme ces statistiques : « Notre clientèle principale d’acheteurs se compose de personnes de 45-50 ans qui n’ont pas le permis. Nous avons également des jeunes de moins de 18 ans ».
En ce qui concerne la location, le public est légèrement différent. « Nous louons des VSP majoritairement aux personnes qui se sont vu retirer leur permis de conduire et qui doivent continuer à se déplacer pour travailler », explique-t-il.
Le public ciblé est plus urbain qu’auparavant. « La voiture sans permis ne peut pas dépasser les 45 km/h, ce qui n’est pas un handicap puisque dans les grandes villes on ne peut pas rouler très vite« , remarque le concessionnaire.
Pour la location, il faut compter environ 600 euros par mois. A l’achat, les premiers prix sont de 4 500 euros pour de l’occasion et de 8 499 euros pour une voiture neuve. Mais les options peuvent rapidement faire monter l’addition aux alentours de 12 000 euros.
Des modèles plus attirants
La voiture sans permis a profité du succès de la Smart. Cette dernière, dont la taille rappelle les VSP, a su convaincre les titulaires de permis à la recherche d’un véhicule plus facile à garer, notamment en ville. Cela a effacé l’image un peu ringarde de la voiture sans permis et le sentiment de gêne que pouvait avoir son conducteur.
Grégory Janco s’étonne même que les constructeurs de voitures sans permis ne se soient pas inspirés du modèle Smart dans leur design. « Les produits phares de l’automobile traditionnelle sont adaptés aux voitures sans permis pour les rendre plus tendance. Certaines, comme la Dui pour la Fiat 500, la M8 Microcar pour la Mini Countryman ou encore la JS50 en référence à la DS3 existent déjà », souligne-t-il.
Les fabricants misent sur la personnalisation pour attirer les clients. « Il est possible de choisir la couleur du toit, des rétroviseurs, la matière des sièges… Ces voitures se sont démocratisées », détaille Grégory Janco. Dans une moindre mesure, la consommation de 2 litres et demi pour 100 km et le faible impact environnemental ont aussi contribué à rendre les VSP plus populaires.
Enfin, les vendeurs de voitures sans permis bénéficient d’un nouveau marché. Depuis le 1er novembre 2014, ces véhicules peuvent être conduits à partir de 14 ans, contre 16 auparavant, tout comme un scooter ou une mobylette. Néanmoins, si les personnes nées avant le 1er janvier 1988 n’ont pas besoin de permis pour conduire ces véhicules, les plus jeunes doivent impérativement être titulaires d’un permis AM (formation théorique et pratique de 7 heures).
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Marine Couderette