Avec plus de deux millions de smartphones vendus depuis sa création en 2011, la marque née à Marseille n’en fini plus de titiller les géants d’un marché en forte progression l’an dernier (+17%). A l’aide d’une stratégie de prix bas, elle est devenue le numéro trois du secteur en France.
L’histoire de Wiko, c’est un peu celle du petit Français qui s’invite dans les cour des géants Américain (Apple) et Coréen (Samsung). Le trait est toutefois un peu grossi : depuis 2012, la société marseillaise est détenue à 95% par le fabricant chinois Tinno, qui adapte ses smartphones au marché français sous l’entité Wiko. La marque, dont 80% des ventes en volume -encore plus en valeur- proviennent des smartphones, se targue d’avoir anticipé le bouleversement du marché de la téléphonie, à la faveur de l’arrivée de l’opérateur Free. « Les opérateurs concentraient 90% des ventes en volume des mobiles et smartphones, rappelle Virginie Barbier, directrice marketing de Wiko. La démocratisation des offres sans engagement a fait évoluer le marché ». Il est en effet de plus en plus courant, désormais, d’acheter son smartphone en dehors de tout abonnement (un téléphone vendu sur quatre en 2013, selon le cabinet d’études GFK).
==> Lire aussi : comment se retrouver dans la jungle des smartphones pas chers
La marque tout juste lancée propose des prix jusqu’à trois fois inférieurs à Apple, Samsung ou autre Nokia. Comptez environ 150 euros pour un smartphone moyen de gamme. De quoi attirer nombre de clients « qui ne veulent pas dépenser 600 ou 800 euros » dans un appareil, ajoute-t-on chez Wiko. Une stratégie gagnante : un peu plus de deux ans après sa création, Wiko a dépassé la barre des deux millions de smartphones vendus. En 2013, l’un de ses modèles -le Cink Peax- s’est même classé à la septième place des ventes en France.
==>Lire : Le Top 10 des smartphones les plus vendus en France en 2013
Un tiers des ventes sur Internet
Pourtant, malgré sa politique de prix réduits et d’économie d’échelle sur les cycles de production de ses appareils, la marque tente de se défaire de l’étiquette low-cost qui lui colle à la peau. « On ne fait pas de low-cost, coupe net Virginie Barbier. Quand on parle de low-cost, on pense low-qualité. Or nous ne travaillons pas que sur le prix mais aussi sur la qualité. Et nous n’avons pas forcément les prix les plus bas du marché. Sur l’entrée de gamme, nos concurrents plus connus proposent les mêmes tarifs que nous ».
Les ventes sont réparties de manière égale sur les trois segments où la marque se positionne -entrée de gamme, milieu de gamme et haut-de-gamme-. Wiko joue la carte du renouvellement permanent sur un secteur du smartphone en constante évolution, en proposant des modèles qui montent en gamme petit à petit.
La société (80 salariés à Marseille) pèse désormais 8.3% des parts du marché du smartphone en France, selon les données du cabinet Kantar. Elle est même numéro un des ventes sur Internet (27.7% de parts de marché en 2013). Un succès qui, espère-t-on du coté du Vieux Port, en appellera d’autres. Wiko a lancé au début du mois le Wax, son premier modèle compatible 4G « avec la même politique de prix, assure Virginie Barbier. Nous sommes numéro trois du marché, très loin derrière les deux premiers (Samsung et Apple, ndlr). Ça nous laisse une grande marge de progression ».
D’autant qu’à en croire les chiffres du Credoc (centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), à peine un Français sur trois est équipé d’un smartphone. Selon le cabinet GFK, le marché, lui, devrait croître encore de 10 à 11% cette année.
© slasnyi – Fotolia.com